mardi 30 octobre 2012

Les Revenants s'invitent sur le web

En voilà un joli coup de com pour Canal+ !
Proposer de visionner sur internet les douze premières minutes de leur nouvelle création originale : Les Revenants.
Puis, une fois ces douze premières minutes écoulées, maintenant qu'on a vraiment envie de voir la suite (les douze minutes ne sont pas choisies au hasard, la bonne vieille technique du cliffhanger est toujours aussi efficace), on nous annonce que le premier épisode sera visionnable gratuitement, en ligne dès le lundi 29 octobre.
C'est aujourd'hui.
[à 14:24, pas encore en ligne, je piaffe je piaffe...]
Le site web dédié à la série a été particulièrement soigné : outre la présentation du synopsis, des réalisateurs Fabrice Gobert et Frédéric Mermoud, et des personnages et de leurs interprêtes, Canal a mis en place un site interactif où l'on peut naviguer dans La Ville, croisant des personnages, revenants ou non, un peu comme si l'on était dans google street view.
Mais place aux images.
Ces douze premières minutes sont particulièrement réussies. Sans effets spéciaux outranciers. Avec des personnages tout en retenue qui suggèrent plus qu'il ne montrent. On retrouve avec plaisir Frédéric Pierrot, trop peu employé ces dernières années, dans un rôle de père, orphelin d'une de ses filles, en pleine errance affective... A l'affiche également, Anne Consigny, et Ana Girardot (qui semble être une jeune pousse à suivre de près).
Esthétiquement, on navigue entre Six Feet Under, The Walking Dead et Harry, un Ami qui vous Veut du Bien. De la légèreté donc ! Pour les amateurs il faut noter que la musique est composée par Mogwaï, ce qui ne gâche rien. 
Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo
Franchement, ces premières minutes sont plus qu'alléchantes. Voilà pourquoi Canal a vraiment réussi son coup de com : malin, on ne nous offre que le premier épisode de cette série... reste à nous abonner pour voir la suite !
Visionner les premières minutes puis l'épisode entier.
[à 18:54, je viens de recevoir l'email m'avertissant que l'épisode était disponible !]

lundi 22 octobre 2012

D8, une nouvelle chaîne, vraiment ?

Or donc, une nouvelle chaîne de télévision est née.
Après moult rebondissements et un suspense insoutenable lié aux décisions du CSA, D8, chaîne du groupe Canal+ a pris la place de Direct 8, qui n'avait plus de direct qu'une émission : Morandini !. Bref, une chaîne moribonde, avec à la tête de son émission phare, un animateur qui n'a fait que tirer vers le bas le concept déjà éculé du talk show qui « critique la télé ». C'en était devenu : on invite des candidats de télé réalité et on leur demande ce qu'ils vont faire après, ou s'ils sont toujours en couple avec Jean-Patrick...
Mais je m'égare, car je ne suis pas là pour vous parler de Morandini (s'il vous manque, sachez qu'il fait pire ailleurs : du magazine fourre-tout sur NRJ12), mais bel et bien de la nouvelle grande chaîne, j'ai nommé D8.
On nous a donc promis une chaîne ouvertement destinée aux CSP + (Catégories Socio-Professionnelles Supérieures) qui veulent du divertissement de qualité.
Me considérant comme faisant partie de la cible précitée (oui je suis une CSP+ -qui n'en a pas les moyens, mais je vais pas vous raconter ma vie non plus, ho!), je piaffais déjà d'impatience, tout en étant intriguée à l'idée de voir du Canal+ en clair, qui serait quand-même autre chose, vu que Canal+ en clair existe déjà. Vous suivez ?
Depuis une semaine donc, je me branche régulièrement devant D8 : midi, access, prime... j'ai donc pu visionner certaines émissions vedettes de la chaîne : Le Grand 8, le JT, Touche pas à mon poste...

Le Grand 8
Talk de la mi-journée, animé par une bande de femmes d'horizons différents (Laurence Ferrari, Élisabeth Bost, Audrey Pulvar, Hapsatou Sy et Roselyne Bachelot) qui offrent leur regard sur l'actualité. Soyons clairs, nous sommes dans la version féminine du café du commerce. Nous sommes au salon de thé ! Ça discute gentiment de tout et de rien, surtout de rien. Aucun sujet n'est fouillé, les enchaînements entre la séquence « quel couteau utiliser pour quel usage », la séquence « je suis un enfant adopté à la recherche de mes origines » et la séquence « notre premier ministre a-t-il du charisme », sont totalement inexistantes. Résultat : quand on croit qu'on va enfin arriver au cœur d'un sujet, pour une des chroniqueuses il est temps de couper la parole pour annoncer que l'on va changer de discussion. Point. Et ça papote comme ça pendant une heure trente. J'en suis au point où je trouve même Télématin plus pointu !
La forme est gentillette, le fond complètement vide. Mais j'en demande peut-être trop.

Le JT
Le programme d'un quart d'heure se positionne ouvertement en concurrent direct du journal d'M6. Le journal du soir démarre cinq minutes avant celui d'M6, et est présenté par Daphné Roulier, figure emblématique de Canal+.
Et on s'y croirait : un décor fait de carrés blancs, un pupitre transparent, un grand écran à coté de la journaliste... je me suis sincèrement demandée si je n'étais pas sur Canal+. Même ton, mêmes reporters (un seul envoyé spécial pour Canal+, I-Télé et D8, c'est plus économique!), même sourire sérieux de Daphné en conclusion. La seule différence réside dans l'ajout d'un journaliste armé d'une tablette qui nous explique avec des mots simples une info complexe à l'aide de jolis schémas colorés. Ça ne vous rappelle rien ? Si si, le JT d'M6 !
Le JT de Canal+ sur deux chaînes différentes ? Quel intérêt ? Mais j'en demande peut-être trop.

Touche pas à mon poste
J'aimais assez cette émission initialement diffusée sur France 4 le jeudi en seconde partie de soirée. Ça ne volait pas toujours très haut, mais comme énième émission de télé qui regarde la télé, elle avait le mérite de trouver un juste milieu entre le divertissement pur grâce à Hanouna, et un peu d'analyse (attention on n'est pas non plus dans Arrêts sur Images hein!), voire de crêpage de chignon bon-enfant.
D8 a donc chipé Hanouna, son émission, son violet et ses chroniqueurs (presque au complet) pour décupler sa présence à l'antenne. Une émission d'une heure trente en direct chaque jour en direct, un best of le weekend, une autre émission en plus le jeudi en deuxième partie de soirée, rediffusée le dimanche en fin d'après-midi. Si je compte bien ça fait 12 heures de Touche pas à mon poste par semaine ! Autant une fois par semaine, je trouvais ça sympa, autant là je crains un peu l'overdose.
D'autant plus que rien à été changé par rapport à l'émission initiale. Les même rubriques, les mêmes jingles, les mêmes vannes. Et le direct n'apporte vraiment rien de plus. Bon. Je ne vais pas reprocher à cette émission ce qui me faisait justement sourire sur la chaîne d'en face.
Mais je crois que, comme quand on déménage, la nouvelle maison devrait toujours être un peu plus grande ou un peu plus jolie... Mais j'en demande peut-être trop.

Les soirées
Là où D8 tape fort : le cinéma. Première soirée de la chaîne, diffusion de Million Dollar Baby de Clint Eastwood. Puis s'en sont suivi des monuments cinématographiques comme Le Parrain, La Vie des Autres, Grease. Certes, ce ne sont pas de grandes nouveautés, mais au moins la qualité est là (oui oui, j'assume ce que je viens de dire, même avec Grease!). Espérons qu'ils tiendront sur la longueur...
D8 va aussi avoir la possibilité de diffuser (longtemps, longtemps après leur première diffusion sur Canal+) ses créations originales. C'est Braquo qui inaugure l'espace série française de la chaîne. N'étant pas abonnée à Canal+ je n'ai pas eu la possibilité de voir ces fameuses créations originales. Mais je sais leur réputation de programme de grande qualité alors je suis curieuse de voir ce que cela va donner...

Le reste
On retombe dans la grille classique et insipide de chaîne de la TNT : des séries américaines par tunnels, des magazines un peu racoleurs sur des enquêtes criminelles, des formats américains avec un simple voice over comme version française, ou les émissions qui ont été récupérées de feue Direct 8 : Les animaux de la 8, A vos régions...
Rien de bien réjouissant. Mais j'en demande peut-être trop.
Je dois aussi dire que je n'ai pas eu l'occasion de regarder le magazine de Guy Lagache, ni le programme d'Ardisson. Peut-être l'occasion d'en reparler dans un prochain billet.

Conclusion : peut mieux faire. Un joli emballage déjà vu, pour assez peu de contenu original. D8 ne s'est pas tout a fait donné les moyens de ses ambitions. Elle aimerait avoir une identité jeune dynamique cultivée, mais n'en est malheureusement pas encore là. Mais j'en demande peut-être trop.